Ce qui a provoqué l'extinction de masse de la fin du Crétacé est l'un des plus grands mystères de tous les temps. Les paléontologues ont accumulé une longue liste de victimes, y compris les dinosaures non aviaires, et les géologues ont confirmé qu'un énorme astéroïde qui avait frappé la terre près de la péninsule du Yucatan était sans doute le déclencheur de l'extinction, mais à quel point L’impact traduit par une crise d’extinction mondiale n’a toujours pas été déterminé. Bien sûr, les dinosaures étaient les créatures les plus charismatiques à périr pendant l'événement, et depuis des années, Sherman Silber a transmis sa propre proposition.
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Spécialiste de l'infertilité à l'hôpital St. Luke de St. Louis, dans le Missouri, Silber estime que les dinosaures ont disparu parce qu'il n'y avait pas assez de femmes. Dans un article rédigé en 2004 avec David Miller et Jonathan Summers, Silber suggéra que les dinosaures avaient une stratégie de reproduction ressemblant à celle du crocodile dans laquelle la température déterminait le sexe des embryons en développement dans leurs œufs. Chez les alligators américains, par exemple, les températures plus basses des nids produisent plus de femelles, tandis que les nids avec des températures plus élevées produisent plus de mâles. Si le développement des dinosaures était également dépendant de la température, ont proposé Silber et ses co-auteurs, les changements climatiques créés à la suite de la collision avec un astéroïde pourraient avoir causé la naissance de beaucoup plus de dinosaures masculins que de femmes. Incapables de trouver suffisamment de compagnons pour assurer leur survie, les dinosaures ont été exterminés.
Bien entendu, cette idée était entièrement basée sur l'inférence. La plupart des oiseaux - descendants directs de petits dinosaures à plumes - ont leur sexe déterminé génétiquement, et rien n'indique clairement que le sexe des dinosaures en développement a été déterminé par les variations de température. (En fait, la récente découverte selon laquelle certains dinosaures sauropodes pondaient à plusieurs reprises dans des pépinières chauffées par une activité géothermique semblerait aller à l’encontre de ce point.) En outre, cette hypothèse ne donnait aucun sens au fait que les tortues et les crocodiliens - groupes dans le sexe de la progéniture dépend de la température - a survécu à l'extinction et à toutes les fluctuations de température que la planète a subies au cours des 65 millions d'années écoulées. Les paléontologues ont réfuté l’hypothèse de Silber, d’autant plus qu’elle avait déjà été proposée et mise de côté par d’autres scientifiques, mais que les services de presse l’ont assimilée. "Les œufs sur le plat ont peut-être anéanti les dinosaures", a annoncé Discovery News, tandis que la BBC rapportait "Moins de femmes anéanties aux dinosaures".
Pour ne pas se décourager, Silber a publié un article dans le Middle East Fertility Society Journal qui reprend l’argument qu’il avait avancé en 2004. Dans cet article, Silber ne fournit pas de détails sur ce que les scientifiques ont appris sur les habitudes de reproduction des dinosaures. s'est produit après l'impact de l'astéroïde, ou même la gamme d'animaux anéantis lors de l'événement d'extinction. Au lieu de cela, Silber suppose que le sexe des dinosaures dépend de la température et qu'un changement climatique aurait entraîné une surabondance d'hommes. Comme auparavant, il ne fournit aucune explication satisfaisante sur la survie des espèces dont le sexe est dépendant de la température, se bornant à indiquer que "les crocodiliens et autres espèces présentant un TSD (mais pas les dinosaures) ont survécu car ils pouvaient s'adapter avec succès à l'environnement en mutation". Cette déclaration ne nous dit rien sur la raison pour laquelle ces animaux n'ont pas suivi les prédictions de Silber.
En fait, Silber était co-auteur d’une autre analyse qui contredit directement ce à quoi il s’attendait. Imprimé l'année dernière dans Biology Lettres avec les co-auteurs Jonathan Geisler et Minjin Bolortsetseg, l'étude a examiné la survie des vertébrés découverts dans la formation Hell Creek de Montana, représentant la toute fin du Crétacé juste avant l'extinction de masse, ainsi que ceux de la formation de Tullock., représentant des environnements juste après la catastrophe. Étant donné que la détermination du sexe chez les dinosaures est inconnue, ils ont été laissés de côté, mais les scientifiques ont découvert que l'hypothèse de Silber était "lamentable".
Sur 32 extinctions et 30 survivants, la très grande majorité des cas ne correspondait pas à ce que l'on attendait de l'hypothèse de Silber. En fait, la plupart des espèces ayant un sexe déterminé par la température ont survécu, tandis que 61% des espèces ayant un sexe déterminé génétiquement ont disparu, les petits mammifères étant les plus touchés. Les auteurs n'ont pas pu expliquer pourquoi c'était le cas - pourquoi les tortues et les crocodiles ont survécu indemnes alors que tant d'autres espèces ont péri reste une question ouverte - mais il était clair que l'hypothèse de Silber avait échoué. Étant donné qu’il a été cité comme premier auteur de cet article, il est étrange qu’il revienne à son hypothèse initiale dans le prochain article de la Middle East Fertility Society Journal .
Que le sexe des dinosaures soit déterminé par la température ou par la génétique reste inconnu, mais nous ne pouvons pas supposer qu'ils étaient comme des alligators et des crocodiles. Après tout, les oiseaux sont des dinosaures modernes et la plupart ont des sexes génétiquement déterminés, et des découvertes récentes ont montré que les dinosaures ressemblaient extraordinairement à des oiseaux. Peut-être que les dinosaures ressemblaient aussi à des oiseaux ayant des sexes génétiquement déterminés. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre cela.
Même dans ce cas, cependant, la reproduction ne représente qu'une petite partie du puzzle de l'extinction mondiale. Suite aux éruptions volcaniques intenses des pièges du Deccan en Inde, l'impact de l'astéroïde il y a 65, 5 millions d'années a provoqué de profonds changements écologiques à l'échelle mondiale. Les scientifiques tentent toujours de trouver des moyens de détecter comment cet événement majeur a changé à jamais la vie sur Terre.
Références:
Clark, JM, Norell, MA et Chiappe, LM (1999). Squelette oviraptoride du Crétacé supérieur d'Ukhaa Tolgod, en Mongolie, conservé dans une position de volaille ressemblant à un oiseau au-dessus d'un nid d'oviraptorides American Museum Novitates, 3265, 1-36
Miller, D. (2004). Détermination du sexe entre environnement et génétique: un facteur possible d’extinction des dinosaures? Fertility and Sterility, 81 (4), 954-964 DOI: 10.1016 / j.fertnstert.2003.09.051
Silber, S. (2011). Infertilité masculine, extinction du chromosome Y et des dinosaures Journal de la Société de fertilité du Moyen-Orient DOI: 10.1016 / j.mefs.2011.01.001
Silber, S., Geisler, J. et Bolortsetseg, M. (2010). Résilience inattendue des espèces avec détermination du sexe en fonction de la température à la limite Crétacé-Paléogène Biologie Lettres DOI: 10.1098 / rsbl.2010.0882
