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Sommet européen sur le retour de l'art pillé d'Afrique de l'Ouest

En 1897, une expédition militaire britannique a pillé des milliers d'œuvres d'art précieuses du Royaume du Bénin. Aujourd'hui, 120 ans plus tard, la saga de l'art de l'Afrique de l'Ouest saisi se poursuit. Comme Ben Quinn le rapporte dans The Observer, les musées européens ont annoncé qu'ils organiseraient un sommet pour discuter de l'utilisation des trésors l'année prochaine.

Au XIXe siècle, le Royaume du Bénin, qui fait maintenant partie du Nigéria, était un partenaire commercial du Royaume-Uni, mais les Britanniques s'offusquaient de l'indépendance du royaume, qui prévoyait notamment la fixation de droits de douane sur le commerce. Après qu'une tentative d'une petite force britannique de renverser le dirigeant du Bénin eut pour résultat un massacre des soldats britanniques, le Royaume-Uni envoya une grande "expédition punitive" dans ce pays d'Afrique de l'Ouest pour l'écraser. Les soldats ont incendié Benin City et ont tout mis en oeuvre pour être renvoyés chez eux.

Une grande partie de l'art a ensuite été vendue aux enchères par le gouvernement britannique pour payer l'expédition, la plus grande partie se retrouvant au Musée ethnologique de Berlin, suivie d'une importante collection acquise par le British Museum de Londres. Ce flot d'objets dans les collections européennes a donné à de nombreux artistes européens leur premier contact avec l'art africain, comme l'a écrit le critique Jonathan Jones dans The Guardian en 2003, contribuant ainsi à inspirer la montée du modernisme.

Les autorités nigérianes ont réclamé le rapatriement de l'œuvre et, en 2016, des étudiants de l'Université de Cambridge ont fait la une des journaux en réclamant le retour d'un coq de bronze sur le campus, pillé dans le cadre de l'expédition de 1987, au Nigéria. Depuis que la statue a été retirée de la vue, le collège examinait toujours la "question du rapatriement" lorsque la BBC a rendu compte de l'incident en mars 2017.

Les conservateurs vont maintenant discuter du sort de cette sculpture et de centaines d'autres œuvres d'art lors d'une conférence l'année prochaine au Musée national d'ethnologie aux Pays-Bas, rapporte Quinn. Nombre d'entre eux espèrent constituer une exposition permanente des œuvres à Benin City, au Nigeria.

Comme le rapporte Khanya Mtshali pour Quartz Africa, il ne s’agit que de la dernière tentative du Nigéria de récupérer son art pillé. En 2010, le pays a demandé à un musée de Boston de restituer 32 sculptures en bronze et en ivoire pillées dans le cadre de l'expédition au Bénin, tandis qu'un descendant britannique d'un soldat de l'expédition a rendu deux artefacts à un descendant du roi déchu du Bénin en 2014.

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