"Aux Nîmes, quand on creuse, on trouve", confie Daniel-Jean Valade. Il est responsable des affaires culturelles de la ville du sud de la France, qui a été créée au premier siècle comme une sorte de panneau publicitaire pour la vie romaine en Gaule. De nos jours, les Nîmes modernes côtoient la Rome antique et les deux ne cessent de se heurter, tant au-dessus du sol qu'en bas.
Lorsque les vestiges d'une grande villa romaine ont été mis au jour lors des travaux de construction d'un garage de stationnement, en 2006, la ville a finalement été convaincue que son ancien musée était cruellement insuffisant pour les fouilles archéologiques en cours à Nîmes. Le Musée de la Romanité, qui vient d'ouvrir ses portes, a pour résultat quelque chose comme «Romanosity», la gestalt de ce que la vie dans une vieille ville romaine a dû ressentir.
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AcheterCertaines des choses qui continuent à pousser du sol local sont exposées pour la première fois. Le musée abrite la plus grande collection au monde d'inscriptions de tombes, dont beaucoup avec suffisamment de détails pour servir de mini-biographies des premiers citoyens romains de Nîmes. Vient ensuite le vaste assortiment de verreries, qui constituent un lexique du design romain.
Le musée a été littéralement construit autour d'une partie restaurée du fronton massif qui marquait jadis l'entrée de la source sacrée de la ville, mais la fierté de ce lieu réside dans un chef-d'œuvre de mosaïque exquis trouvé sur le sol de la villa redécouverte. Sur ses 375 mètres carrés, essaims d'oiseaux, masques et ménades, adeptes du dieu Dionysos. Au centre, le roi thébain Penthée obtient le coup de grâce pour avoir snobé le culte du dieu du vin.
L'architecte du musée, Elizabeth de Portzamparc, a conçu le bâtiment comme un compromis stylistique à travers les siècles avec son voisin d'à côté, le Arènes de Nîmes, de 20 000 places, un stade de l'époque romaine encore utilisé pour des corridas et des concerts. «D'une part, vous avez un espace rond entouré d'arches romaines verticales en pierre et ancré au sol et, de l'autre, un grand espace carré flottant et drapé dans une toge de verre plié», explique de Portzamparc.
Plus de 6 700 plaques de verre ondulent sur la façade, reflétant ainsi son voisin de l'an 70. (D.Glicksman - INRAP)Bien entendu, le nouveau musée est conçu pour attirer les touristes. l’ancienne arène reçoit déjà quelque 350 000 visiteurs chaque année. Mais le musée espère également jouer un rôle dans la vie des résidents. Une rue romaine reconstituée dans le jardin du musée sert de voie publique, un autre rappel quotidien de la riche histoire de la ville.
«Chaque jour, vous pouvez voir un groupe d'écoliers assis à l'ombre de la Maison Carrée en train de manger leur McDonald's», explique Valade à propos d'un magnifique petit temple construit par l'empereur romain Auguste pour ses deux petits-fils. «Les personnes les plus concernées par leur patrimoine romain sont les personnes qui vivent ici. Je connais Nîmes depuis que j'ai 7 ou 8 mois », ajoute Valade, née à proximité. "Comme Romulus ou Remus, moi aussi j'ai été nourri par la louve romaine."
(D. Glicksman / INrap; © Nicolas Borel)Abonnez-vous au magazine Smithsonian pour seulement 12 $
Cet article est une sélection du numéro de juin du magazine Smithsonian
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