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Un rapport français recommande la restitution intégrale des œuvres d'art africaines pillées

En décembre de l'année dernière, le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours au Burkina Faso, promettant de réclamer le retour des artefacts africains conservés dans les musées français. À présent, un rapport commandé par Macron lui recommande d'aller de l'avant avec son plan en autorisant le rapatriement complet des œuvres d'art africaines prises sans le consentement de leurs pays d'origine.

Selon l' Agence France-Presse, le rapport sera présenté à Macron cette semaine, mais un certain nombre de médias en ont pris connaissance. Le document a été recherché et écrit par l'historienne d'art française Bénédicte Savoy et l'écrivaine sénégalaise Felwine Sarr, que Macron a recrutées pour élaborer des propositions de rapatriement.

Le rapport se concentre sur des objets pris par des soldats, des administrateurs ou des explorateurs scientifiques pendant la période coloniale française, qui s’est étendue du 19e siècle aux années 1960. Les nations africaines ont fait appel dans le passé pour la restitution de tels artefacts culturels, mais la loi française interdit actuellement aux musées de remettre en permanence des objets importés, rapporte Zacahry Small de Hyperallergic. Savoy et Sarr recommandent la mise en place de «mécanismes juridiques» pour «permettre le retour définitif et inconditionnel d'objets du patrimoine sur le continent africain». Le rapport présente ensuite un plan en trois étapes pour le rapatriement, selon Farah Nayeri, de New York. Fois .

Selon le rapport, la France devrait chercher à restituer au cours de l'année prochaine plusieurs objets «en grande partie symboliques» demandés depuis longtemps par les nations africaines - tels que les statues et les trésors des palais qui ont été pris à Abomey, dans le Bénin moderne, par les Français. militaire en 1892.

Entre le printemps prochain et novembre 2022, les musées français devraient collaborer avec les autorités africaines pour inventorier les articles de leurs collections. Le rapport suggère également que les comités mixtes devraient examiner les demandes de restitution et restituer «les œuvres jugées importantes par les États-nations et les communautés concernées».

Dans la phase finale, selon le rapport, les pays africains qui n'ont pas formulé de demande de restitution devraient le faire, car le «processus de restitution ne devrait pas être limité dans le temps».

Les changements intervenus dans les politiques de rapatriement en France pourraient faire pression sur d'autres musées européens à qui on a demandé de restituer des artefacts culturels pillés.

La communauté muséale s'inquiète de ce à quoi ressemblerait un rapatriement à grande échelle dans la pratique. Certaines institutions ont acheté une grande partie de leurs collections en Afrique; Le musée du quai Branly à Paris, par exemple, présente 70 000 reliques d'Afrique subsaharienne.

S'adressant au Nayeri du Times, Savoy souligne qu '«il n'est pas question, ni pour nous ni pour nos homologues africains, de vider les musées français ou européens pour en remplir les musées africains». Elle recommande plutôt les recommandations du rapport. réaliser «un rééquilibrage de la géographie du patrimoine africain dans le monde, qui est actuellement extrêmement déséquilibré, car les musées européens ont presque tout, et les musées africains, presque rien».

Le rapport suggère également que les musées remplacent les objets rapatriés par des répliques.

Pour rendre ces recommandations juridiquement contraignantes, Macron devra faire adopter une législation devant le parlement français, «qui s’éloigne de plus en plus du leader européen», selon Hyperallergic ’s Small. Mais pour les défenseurs du rapatriement, le rapport va néanmoins dans la bonne direction. Marie-Cecile Zinsou, présidente de la Zinsou Art Foundation au Bénin, a déclaré à l' AFP : "c'est comme si nous étions sur le point de retrouver notre histoire et de pouvoir enfin la partager sur le continent".

Un rapport français recommande la restitution intégrale des œuvres d'art africaines pillées