Il y a 70 ans, Munich était connue comme le berceau du nazisme - c'est ici que Hitler a fondé le parti nazi, dirigé ses opérations et planifié une grande partie de l'Holocauste. Alors que la ville continue de composer avec son passé en dents de scie, elle a ouvert un nouveau musée nazi pour s'assurer de ne jamais l'oublier.
L'AFP rapporte que le «Centre de documentation sur l'histoire du national-socialisme», lancé depuis longtemps, a finalement été ouvert à Munich. Le musée est installé dans l'ancienne maison Brown, bâtiment qui servit de siège au parti nazi de 1930 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D'une hauteur de quatre étages et regorgeant de souvenirs et d'expositions, le musée occupe un petit cube blanc situé dans un lieu chargé de souvenirs et de reproches.
Georg Scheel Wetzel, le cabinet d’architecture qui a conçu la structure, explique à Krisha Kops, de Deutsche Welle, que les choix de conception modernes étaient très délibérés et constituaient une «rupture fondamentale avec l’histoire du lieu». Plutôt que d’opter pour la grandeur architecture nazie traditionnelle, les architectes ont opté pour une structure propre et anguleuse. Et, rapporte l'AFP, les expositions à l'intérieur suivent la même approche. Au lieu d’afficher des bannières et des uniformes, le musée se concentre sur des objets personnels et des expositions interactives.
«De nos jours, la commémoration proactive implique une approche critique et une discussion franche de l'histoire du national socialisme», note le site Web du musée. Mais la commémoration proactive a aussi ses détracteurs. L’AFP a indiqué qu’environ 30 néo-nazis étaient présents pour protester contre cette ouverture. Le journal tz de Munich note que, bien que la ville de Munich ait à l'origine interdit la manifestation, le groupe a triomphé devant le tribunal. Malgré l'ouverture de son musée, la ville a récemment été critiquée pour son refus d'autoriser l' installation de stolpersteine - des «pierres d'achoppement» portant le nom et les récits de victimes de l'Holocauste dans les rues.