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Critique du Festival du film sur l'environnement: Qui a tué Crassostrea Virginica?

Une fosse commune se trouve sur le fond marin de la baie de Chesapeake. Ce qui était autrefois un récif vivant d'huîtres, ce sont maintenant des centaines de milliers de cercueils décortiqués, battus par les sédiments et les marées.

Près de 30 ans se sont écoulés depuis l'effondrement de la pêche aux huîtres dans la baie de Chesapeake, une des principales sources de commerce pour les communautés de la région. Les pêcheurs récolteraient facilement des cargaisons de coquillages par bateau. Ils pensaient que l'offre était sans fin.

Alors, qu'est-ce-qu'il s'est passé? Telles sont les questions posées par Who Killed Crassostrea Virginica? La chute et la montée de l'huître de Chesapeake, documentaire présenté pour la première fois vendredi au Environmental Film Festival de Washington DC. Produit et réalisé par Michael Fincham, le film montre comment l’effondrement de la pêcherie a affecté les bergers et comment la science tente de ramener les huîtres.

Bien que l'histoire soit convaincante, l'une des faiblesses du film réside dans son approche modérée du problème. Fincham décrit les aquaculteurs et les scientifiques comme des alliés, dont le but commun est de reconstituer les stocks d'huîtres dans la baie. Il y a peut-être du vrai dans cela, mais cela néglige une controverse très réelle. Les watermen veulent maintenir une tradition qui est morte il y a plusieurs décennies. Pendant ce temps, les scientifiques veulent récupérer les récifs d'huîtres afin de restaurer les écosystèmes perdus.

C'est le manque de conflit humain contre humain qui a rendu le film un peu terne. Vous restez assis pendant au moins cinq minutes devant un huître pour parler de la beauté de la pêche aux huîtres, ainsi que de ses reconstitutions historiques sur son bateau, avant que le film ne révèle ce qui a réellement tué les huîtres. Ce n’était pas, comme on pouvait s’y attendre, une surpêche, mais un parasite du Japon.

Lorsque le public sait que le parasite est le principal responsable, Fincham couvre la recherche de son origine mystérieuse. Un peu de suspense s’ajoute à la révélation qu’un biologiste des huîtres qui travaillait dans la baie de Chesapeake dans les années 1960 et 1970 pourrait avoir accidentellement introduit le parasite alors qu’il étudiait la manière dont les huîtres japonaises survivent dans la baie; ces huîtres ont développé des défenses contre le parasite et peuvent le porter.

Fincher a bien du mal à ne pas pointer du doigt, le problème demeurant entièrement écologique. Cependant, il serait naïf de penser que les pêcheurs ne blâment pas les scientifiques dans une certaine mesure ou inversement, des opinions laissées de côté.

Fincham mérite d'avoir le mérite d'essayer de raconter une histoire aussi difficile. Le défi est qu’il n’ya pas de réponse concrète à ce qui a tué l’huître de Chesapeake. Outre l'introduction accidentelle du biologiste, les origines possibles du parasite japonais incluent les premières expériences réalisées par les ostréiculteurs et les eaux de ballast des navires de guerre américains amarrés dans la baie.

Bien que le film présente de jolis éléments visuels, tels que les «navires de guerre fantômes» et des images montrant des bébés huîtres en train de nager, il ne profite pas de ses personnages étranges. Pourquoi les scientifiques se soucient-ils autant de l'état des huîtres de la baie de Chesapeake? Pensent-ils que les efforts de restauration en valent la peine? Compte tenu des événements et de la science entourant la pêche aux huîtres au cours des cent dernières années, le documentaire se porte très bien. Ce qui lui manquait, c'était la capacité de répondre aux raisons pour lesquelles cette question est pertinente aujourd'hui. Nous avons toujours des huîtres, provenant de l'agriculture ou d'autres régions du monde, alors pourquoi travailler si dur pour les faire pousser dans un endroit grouillant de parasites mortels?

Malgré les problèmes rencontrés par le documentaire, le visionnage est une heure informative. Apprendre avec quelle rapidité la nature peut se dégrader, via des maladies ou des stocks épuisés, est un puissant rappel qu'un océan sans fin n'est qu'une illusion.

- Écrit par Joseph Caputo

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