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Q & A: Christo et Jeanne-Claude

En 1976, les artistes de l'installation, Christo et Jeanne-Claude, construisirent Running Fence, une fracture de tissu de 24, 5 miles qui séparait les comtés de Sonoma et de Marin en Californie du Nord. Ils ont discuté avec Anika Gupta de la prochaine exposition du Smithsonian sur le projet.

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Pourquoi avez-vous choisi la Californie du Nord comme site de Running Fence ?
Christo: L'humidité [dans le comté de Marin] crée cette belle brume et ce beau brouillard. Le matin, la brume avance de l'océan et la barrière devient invisible, une partie de la brume. Puis la brume recule. Ainsi, tout au long de la journée, la clôture apparaît et disparaît constamment.

Running Fence s'étendait sur des terres privées, dont la plupart appartenaient à 59 éleveurs. Comment avez-vous réussi à les amener à accepter de vous laisser utiliser leurs terres?
Jeanne-Claude: Je me tenais dans cette seule cuisine et l'éleveur n'arrêtait pas de me dire: "La clôture n'a pas de but." Alors je lui ai dit: "Une œuvre d'art n'a pas de raison d'être, elle est belle." Mais il n'était pas totalement convaincu. Puis, alors qu’il me conduisait à la porte, j’ai vu ces petites feuilles vertes près de son perron. "Qu'avez-vous semé ici, de la laitue ou des radis?" J'ai demandé. "Ce sont des fleurs", at-il expliqué. "Mais vous ne pouvez pas manger de fleurs!" J'ai répondu. Et il a dit: "Chérie, j'ai reçu le message."

Quelle a été votre réaction lorsque le Smithsonian American Art Museum a acheté le documentaire Running Fence et des photos et dessins associés?
Christo: Nous étions très excités, bien sûr. Nous étions impatients que le projet reste aux États-Unis et qu'il reste une histoire complète.

Vous avez par la suite rencontré une opposition très vive au projet. Pourquoi?
Jeanne-Claude: L'opposition a dit que ce que nous avons fait n'était pas de l'art. Quelqu'un a même prétendu que nous étions des espions soviétiques en train de construire un marqueur pour les missiles. Nous avons ensuite réalisé que les artistes locaux nous considéraient comme une invasion de leur territoire, ce qui constitue une réponse plutôt humaine.

Running Fence n'est pas le premier de vos projets à figurer dans une exposition de documentation. Comment la possibilité d'une exposition a-t-elle modifié votre processus artistique?
Christo: Au début du projet, nous avons conservé 60 des premières esquisses de l'exposition. Nous avons également conservé une maquette [68 pieds de long]. À un moment donné, nous avons promis aux éleveurs de conserver tous les matériaux de la clôture une fois «Running Fence» terminé. Mais nous avons gardé l'un des poteaux et l'un des panneaux de tissu nous-mêmes pour l'exposition.

Lorsque vous avez appelé votre projet Running Fence, pensiez-vous au rôle que jouent les clôtures en Occident?
Christo: Non. Au début, nous allions appeler le projet «Divide», après «Continental Divide», parce que c'est ce qui nous a inspiré pour le construire. Nous étions dans les montagnes Rocheuses et nous avons vu le lever du soleil au-dessus de la ligne de partage des eaux. Mais ensuite nous avons pensé que Divide était un mot trop inamical. Nous voulions lier les cultures de banlieue, urbaine et de la route en Californie plutôt que de les séparer. En outre, ce nom était vague. Nous préférons les titres très descriptifs. Nous avons donc choisi "Running Fence".

Jeanne-Claude: Nous ne le considérons pas comme une clôture. Il n'a pas de début ni de fin. Il a deux extrémités, comme une personne.

Q & A: Christo et Jeanne-Claude