Vous avez sans doute entendu parler de la myriade d'effets de la hausse des températures dans le monde: sécheresses, assèchement des rivières, inondations dans les bas-fonds, populations en chute libre d'ours polaires et de manchots empereurs, tempêtes côtières mettant en danger de mort les villages arctiques. Maintenant, il y a une nouvelle victime: l'avenir du hockey sur glace canadien.
Pour ceux d'entre nous qui ne suivent pas le sport, cela peut sembler une chose stupide de s'inquiéter. Mais le hockey sur glace est en réalité très important pour la culture et l’économie du Canada. Le premier match organisé de hockey en salle, en 1875, eut lieu à Montréal. Lorsque le pays a envoyé son premier astronaute dans l'espace, il a emporté un bâton de hockey et une rondelle. Chaque année, selon un rapport, plus d'un cinquième de la population adulte du pays assisterait à une partie de hockey sur glace ou y participerait.
Parce que cette partie du plaisir du hockey se déroule en grande partie sur des patinoires extérieures, les scientifiques à l'origine de la nouvelle étude se sont demandé si le sport avait été influencé par les changements climatiques. Depuis 1950, les températures moyennes hivernales au Canada ont augmenté de 2, 5 degrés Celsius, tandis que la durée et l'intensité des vagues de froid ont diminué.
Dans leur rapport, publié aujourd'hui dans Environmental Research Letters, les chercheurs ont analysé les données historiques de 142 stations météorologiques pour calculer la durée de la saison annuelle de patinage en extérieur entre 1951 et 2005. (Ils se sont simplement basés sur le fait de savoir si la température était suffisamment froide pour garder la glace gelée à la patinoire.) À quelques endroits près, la saison de patinage s’est amorcée plus tôt en automne. Cependant, dans la plupart des régions, la durée de la saison est devenue beaucoup plus courte.
Les Prairies - qui comprennent l'Alberta, le Manitoba et la Saskatchewan - et le sud-ouest du Canada ont connu les plus importants changements de température. Si ces tendances sont extrapolées à l’avenir, les chercheurs prévoient qu’au milieu du siècle, certaines de ces régions n’auront plus suffisamment de froid pour maintenir une patinoire.
La dernière phrase de leur étude ne manquera pas de toucher les fans de hockey canadiens: «Wayne Gretzky a appris à patiner sur une patinoire arrière-cour; nos résultats impliquent que de telles opportunités pourraient ne pas être offertes aux futures générations d’enfants canadiens. »