Avec l'approbation récente de la pomme de terre et des pommes de terre OGM par la FDA, il est tentant de penser aux organismes génétiquement modifiés à la fois modernes et scientifiques. Mais il se trouve que le premier OGM a été produit par un autre type de scientifique: la nature. En fait, selon Michaeleen Doucleff de NPR, une bactérie du sol a créé la première culture génétiquement modifiée il y a 8 000 ans.
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Doucleff écrit que le scientifique du Centre international de la pomme de terre au Pérou, une banque de gènes et une institution de recherche consacrée à la pomme de terre, a examiné les gènes de 291 variétés de patates douces cultivées dans le monde entier. Ils ont trouvé des preuves du même ensemble de gènes bactériens dans chacun d'entre eux - une découverte qu'ils appellent «plutôt remarquable» dans l'article qu'ils ont publié sur la recherche.
Il semble que les bactéries du sol soient à l'origine de la découverte. Les recherches de l'équipe suggèrent que la bactérie a infecté des plantes anciennes, insérant son ADN dans des patates douces sauvages, qui ont ensuite été plantées (et replantées) par des peuples anciens qui les ont trouvées comestibles. Au fil du temps, disent-ils, la pomme de terre infectée a été domestiquée et largement disséminée. En fait, note Doucleff, les Nations Unies ont déclaré que la patate douce était la septième culture la plus importante au monde. Et toutes celles-ci, toutes cultivées en patates douces, contiennent de l'ADN.
«Étant donné que cette culture est consommée depuis des millénaires», affirme l'équipe de recherche, «cela pourrait changer le paradigme régissant le statut« non naturel »des cultures transgéniques.» L'auteur principal de l'étude, le virologue Jan Kreuze, explique à Doucleff que son travail montre "Les gens mangent un OGM depuis des milliers d'années sans le savoir."
Alors, le fait que des OGM puissent se produire naturellement aidera-t-il à calmer le débat sur leur sécurité? Pas exactement. Greg Jaffe, expert en OGM, explique à Doucleff que cette découverte n’a rien de "surprenant", vu la facilité avec laquelle il est possible d’insérer de l’ADN dans des cultures. Il prédit que, compte tenu des inquiétudes suscitées par les effets des OGM sur les pesticides et la propriété intellectuelle, les nouvelles découvertes ne changeront pas grand-chose au débat… ni à convaincre les consommateurs que les OGM sont sans danger. Et une autre conclusion récente (celle-ci au tribunal) pourrait lui donner raison. Le mois dernier, un juge du Vermont a ouvert la voie à la loi sur l'étiquetage des OGM de cet État, une décision que beaucoup prédisent qui renforcera les lois (et les débats) sur l'étiquetage des OGM dans d'autres États.