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Réouverture du musée de la place Tiananmen à Hong Kong

Un grand nombre de manifestants pro-démocrates en Chine ont été poursuivis par des tanks, abattus par la police et arrêtés en masse sur la place Tiananmen en 1989, le monde en a pris acte. Mais le gouvernement chinois n'a jamais avoué ni commémoré le massacre. L’AFP, un musée controversé à Hong Kong, continuera de le faire après une fermeture de près d’un an.

Le musée du 4 juin - nommé d'après la date finale des manifestations - a fermé ses portes en juillet après que des responsables ont déclaré qu'il avait violé les lois de zonage, a rapporté l'AFP. Ses propriétaires affirment que des motivations politiques ont été derrière la fermeture. Le musée a rouvert temporairement dans un petit espace situé dans le centre des arts créatifs du Jockey Club, dans le quartier de Shek Kip Mei, avec une exposition spéciale intitulée "Qu'est-ce que le 4 juin 'a à faire avec moi?"

La Chine elle-même n'a pas de musée consacré au massacre. Comme le signalait précédemment Smithsonian.com, la Grande Salle qui surplombe la place figurait sur une liste de préservation architecturale du XXe siècle, mais la Chine n'a jamais officiellement reconnu l'incident.

Les meurtres ont eu lieu au milieu d'un mouvement de protestation national qui a opposé des militants pro-démocrates, dont beaucoup d'étudiants, aux autorités maoïstes. Face à la montée des tensions, les manifestants se sont rassemblés sur la gigantesque place publique entourée de monuments historiques dans le centre de Pékin.

En fin de compte, un grand nombre de troupes chinoises ont tiré sur un nombre non divulgué de manifestants. Mais malgré le tollé international qui a suivi, alimenté par les images d’un seul homme debout près d’une rangée de chars, la Chine n’a jamais reconnu ni présenté d’excuses pour ces meurtres.

En 2016, le dernier prisonnier de la manifestation a finalement été libéré. Aujourd'hui, la Chine continue de censurer des photographies et même des mots liés au massacre. En conséquence, les personnes qui étaient trop jeunes pour se souvenir ou qui n’ont pas vécu les événements de juin 1989 en savent souvent peu ou rien des manifestations ou des massacres. Mais Hong Kong, bien que faisant techniquement partie de la Chine, reste un bastion de la mémoire. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Hong Kong pour commémorer le massacre.

Le musée contient des photos, des vidéos, des récits de témoins oculaires et des articles qui racontent l'histoire du massacre. Comme le rapporte Brendon Hong du Daily Beast en 2014, environ la moitié de ses visiteurs venaient de Chine continentale - et le musée était "souvent la première fois qu’on leur présentait une mine d’informations sur les manifestations de Tiananmen".

Il n'est pas encore clair si le nouveau musée trouvera un lieu permanent ou échappera à une nouvelle fermeture. Mais pour le moment, cela continuera à aider à garder le souvenir de ce qui s'est passé sur la place Tiananmen.

Réouverture du musée de la place Tiananmen à Hong Kong