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Une collectivité de Premières nations canadiennes est aux prises avec une crise de suicide

Qu'est-ce qui constitue une urgence? On peut penser à un incendie, à une tornade ou à une épidémie de maladie infectieuse. Mais pour la Première Nation Attawapiskat en Ontario, au Canada, quelque chose de légèrement différent - mais non moins grave - a provoqué la déclaration de l'état d'urgence la semaine dernière. Comme le rapporte Camila Domonoske de NPR, la communauté crie de 2 000 personnes a déclaré l'état d'urgence après une série de tentatives de suicide, dont 11 ont eu lieu samedi soir.

Les nombreuses tentatives de suicide dans la communauté isolée du nord du pays ont pris de l'ampleur au cours des derniers mois. Domonoske note qu'en mars, 28 personnes ont tenté de se suicider. L'état d'urgence a été déclaré par le chef de la Première nation, Bruce Shisheesh, et le conseil Attawapiskat. Dans une déclaration, Shisheesh a écrit que «les ressources de première ligne de la communauté sont épuisées et qu'aucune ressource externe supplémentaire n'est disponible». En mettant Attawapiskat en état d'urgence, Shisheesh demande officiellement au gouvernement canadien de lutter contre l'épidémie croissante.

La série de suicides et de tentatives de suicide au cours des derniers mois comprenait le décès auto-infligé d'une jeune fille de 13 ans victime d'intimidation à l'école. Les racines de l'épidémie sont profondes. Non seulement les Premières nations les plus éloignées du Canada sont en grande partie privées de ressources en santé mentale, mais elles sont aussi au cœur d'une crise plus généralisée de pauvreté et de négligence. La SRC rapporte qu'Attawapiskat a déclaré plusieurs autres états d'urgence au cours des dernières années liés à des refoulements d'égouts, à une pénurie de logements qui ont forcé les habitants à vivre dans des tentes et des caravanes non chauffées et à une dégradation de la qualité de l'eau potable. Le chômage, les inondations annuelles et la géographie isolée du nord de l'Ontario exposent également les membres de la communauté à des risques particuliers.

Aboriginal Peoples Television Network, un réseau de radiodiffusion canadien, rapporte que lors d'un débat d'urgence sur la question à la Chambre des communes du Canada, mardi soir, les députés ont passé cinq heures et demie à discuter des problèmes qui touchent les jeunes autochtones. La ministre de la Santé, Jane Philpott, a partagé les conclusions selon lesquelles le taux de suicide chez les hommes des Premières Nations est 10 fois plus élevé que chez les hommes non autochtones du même âge. Selon Philpott, le bilan est encore pire pour les jeunes femmes: les jeunes femmes autochtones ont 21 fois plus de risques de se suicider. Au cours de la réunion d'urgence, on a également discuté de la protection de l'enfance, du logement et des relations de nation à nation entre le Canada et les Premières nations.

Attawapiskat n'est pas la seule communauté des Premières nations à connaître une crise suicidaire: comme le signale Radio-Canada, la nation crie de Pimicikamak, au Manitoba, a déclaré l'état d'urgence le mois dernier après que six de ses 5 800 personnes se sont suicidées et 100 autres se soient suicidés. une liste à risque.

L'état d'urgence a suscité l'engagement d'organisations gouvernementales telles que Santé Canada d'envoyer des ressources supplémentaires et des conseillers en santé mentale à Attawapiskat. Mais seul le temps nous dira si ces efforts pour aider les jeunes Cris apporteront simplement une solution à court terme ou chercheront des moyens de s’attaquer aux problèmes systémiques qui continuent de menacer tant de vies autochtones aujourd'hui.

Une collectivité de Premières nations canadiennes est aux prises avec une crise de suicide